Quel rythme scolaire pour nos enfants ?
La réforme Darcos de 2008 modifie profondément le rythme scolaire applicable aux écoles maternelles et élémentaires. Le nombre d’heures hebdomadaires est ramené de 26 à 24 heures et en
compensation, les enfants en difficulté reçoivent un soutien scolaire de 2 heures par semaine. L’aménagement de la semaine est en principe sur 4 jours, (lundi, mardi, jeudi et vendredi) mais le
décret autorise également 4 jours et demi, et ne dit rien des horaires applicables au soutien scolaire. Seul le travail le samedi est totalement interdit. Le décret demande aux conseils d’école
de proposer un aménagement, l’inspecteur d’académie prenant la décision au vu de ces propositions et après avis des municipalités concernées.
Cette réforme, très critiquée du fait qu’elle enlève 2 heures de classe à tous les élèves (sauf ceux qui
bénéficient du soutien scolaire), pose également un problème d’organisation aux parents et aux municipalités. Les 2 heures manquantes sont bien souvent remplacées par des heures de centre de
loisirs ou d’ALAE (la garderie du matin, du midi et du soir avant et après l’école), et ceci aux frais des parents et des municipalités qui les subventionnent.
Dans ce contexte, l’attitude du maire de Castanet, Arnaud Lafon, oscille depuis un an entre ridicule et
scandaleux et montre une fois de plus son autoritarisme et sa façon méprisante de traiter ses interlocuteurs, enseignants et représentants élus des parents d’élèves.
Après avoir torpillé le premier projet des enseignants et des parents, l’été dernier, en refusant d’ouvrir
les écoles le mercredi matin, il tente aujourd’hui par un sondage malhonnête de saboter la nouvelle position concertée des parents et des enseignants (voir ci-dessous les explications détaillées
de ces propositions et le contexte dans lequel elles ont été élaborées).
Elus municipaux du groupe Castanet en Mouvement, nous avons rencontré des représentants des enseignants et
des parents d’élèves délégués. Notre premier sentiment, c’est celui de la colère, face au mépris total avec lequel ils ont été traités. Tous ont dépensé du temps et de l’énergie pour imaginer la
meilleure (ou la moins mauvaise) solution pour mettre en œuvre cette réforme Darcos, dans l’intérêt de tous les enfants. Ainsi, on peut rendre hommage aux enseignants qui demandent à
re-travailler le mercredi matin, sans gagner plus, dans l’intérêt des enfants. Ils sont profondément choqués de cette attitude négative et même perverse du maire de Castanet vis à vis de leurs
propositions.
Le conseil municipal du 25 mars devra voter la décision de la
municipalité sur ce sujet. Les élus de Castanet en Mouvement y défendront la position suivante :
· L’intérêt de tous les enfants, et spécialement celui des enfants en difficulté, doit être l’élément prioritaire à la
décision.
· Les élus de Castanet en Mouvement s’en remettent aux enseignants et aux parents d’élèves pour évaluer ce qui est la
meilleure organisation, dans l’intérêt des enfants.
· Même si la solution proposée est plus coûteuse que les autres, ce qui reste à démontrer, le surcoût ne doit pas être laissé
en totalité à la charge des parents.
· Quelle que soit l’organisation retenue, les élus ne peuvent que constater une charge supplémentaire pour la commune, et ce
sans aucune participation de l’état pourtant décideur de cette réforme.
La situation actuelle mérite un petit rappel des
faits…
Premier acte
En juin 2008, suite à une concertation menée au niveau des 8 écoles de Castanet entre enseignants, parents
d’élèves et représentants de la mairie, les enseignants, avec le soutien des parents, ont proposé un rythme sur 4 jours, avec soutien scolaire le mercredi matin, et ce, sans que la mairie ne s’y
oppose.
L’inspecteur d’académie a entériné ce choix pour tout Castanet, et l’information a donc été communiquée à
tous les parents d’élèves juste avant les vacances.
Or en plein mois de juillet, sans la moindre information, Arnaud Lafon informe l’inspecteur d’académie qu’il
refuse d’ouvrir les écoles le mercredi ! Raison invoquée : un surcoût excessif pour les finances communales.
Pris au piège, les enseignants ont du, en catastrophe, organiser le soutien entre 12h et 14h.
Deuxième acte
En février 2009, chat échaudé craignant l’eau froide, les enseignants proposent, pour la rentrée 2009, de
remettre la classe ordinaire le mercredi matin, afin de raccourcir la journée, la classe se terminant à 16h30 au lieu de 17h, et de placer le soutien scolaire pendant ce créneau de 16h30 à 17h.
Les enfants bénéficiant du soutien scolaire auraient alors des journées limitées à 6 heures. Les raisons de cette nouvelle proposition sont les suivantes :
· Le refus de la mairie d’ouvrir les écoles pour le soutien scolaire le mercredi matin.
· Le constat que 6h et demi par jour pour les enfants en difficulté, c’est trop long.
· Le constat que ce mercredi matin manque pour l’équilibre du rythme hebdomadaire, au détriment de tous les enfants, qui sont
fatigués par le rythme actuel.
· Le fait que dans les communes où le soutien scolaire a été organisé le mercredi matin, on constate un fort taux
d’absentéisme.
Troisième acte
La suite dépasse l’entendement. Après avoir, sans trop de conviction, plaidé pour le maintien de
l’organisation actuelle, Arnaud Lafon vient d’envoyer à tous les parents d’élèves une lettre demandant à choisir entre 3 solutions :
· Le statu quo avec écoles fermées le mercredi
· La semaine de 4 jours et demi avec classe le mercredi, et soutien scolaire de 16h30 à 17h00 les autres jours, et 60 € par enfant à la charge des parents pour l’allongement de la garderie du soir (ALAE) qui commencerait à 16h30 au lieu de 17h
· La semaine de 4 jours mais avec soutien scolaire le mercredi matin.
La lettre est accompagnée
de considérations mensongères du type « les professionnels de l’éducation ne semblent pas relever de fatigue supplémentaire pour les enfants … », alors que tous les enseignants de
Castanet venaient de lui expliquer le contraire 2 jours auparavant !
Ajoutons que ce « référendum » est nominatif, qu’il a été envoyé aux pères, et non aux mères (sauf
en cas de divorce, quand la mère a la garde de l’enfant). Bref, une consultation scandaleuse dans la forme comme dans le fond.
Il s’agit ni plus ni
moins que d’une grossière manipulation destinée à torpiller le projet des enseignants de Castanet, après avoir torpillé le précédent l’été dernier. Le surcoût de 60 € est fantaisiste, puisqu’il
ne prend pas en compte les frais induits par les 2 autres solutions (ouverture du centre de loisirs le mercredi matin), et suppose que la mairie ne subventionne aucunement cette extension de
l’ALAE, alors que pour les autres plages horaires (de 7h30 à 9h, puis de 12h à 14h, puis de 17h à 18h30), les parents ne paient aujourd’hui que quelques dizaines d’euros par enfant selon leur
quotient familial. On peut au passage noter que ce qui était impossible l’été dernier (le soutien scolaire le mercredi matin) devient possible et même
gratuit !
Tout cela n’est ni honnête ni sérieux.