La Mairie est en ébullition, à quelques minutes de la réunion Conseil Municipal. Les grévistes sont sous tension, à bout de nerfs. Les élus du groupe majoritaire sont enfermés dans la
salle de réunion du 2ème étage. Seule Mme de Veyrinas, la 1ère adjointe, en sort pour faire de nouvelles propositions. Elles sont finalement acceptées par les grévistes et le Maire signe le
document de compromis.
Le Conseil Municipal débute dans une atmosphère assez survoltée. Nous exigeons qu'avant de passer à l'ordre du jour de ce Conseil, nous puissions évoquer les évènements de ces derniers jours.
Voici le texte de mon intervention liminaire :
M. le Maire, Mmes et M. les Conseillers municipaux de la majorité,
Quel gâchis …
20 jours de conflit, dont 12 de grève, la désorganisation de services publics dus aux Castanéens, et les multiples manifestations de la désapprobation de beaucoup d’entre eux, pour que vous acceptiez enfin le dialogue avec votre personnel municipal.
20 jours de conflit parce que vous avez pris, sans aucune concertation, la décision d’augmenter le temps de travail annuel et de mettre fin aux jours de RTT et ceci sans aucune compensation financière.
Dans un courrier adressé à l’ensemble des Castanéens, vous avez tenté de justifier cette décision par l’état préoccupant des finances communales.
Mais les Castanéens ont de quoi être déconcertés ! En campagne électorale, vous indiquiez que les finances étaient saines et que cela avait été certifié par un rapport de la chambre régionale des comptes ; en Conseil Municipal au mois de juin vous teniez des propos lénifiants lorsque nous demandions si la capacité d'autofinancement n'était pas trop faible ; récemment vous affirmiez à certains que la commune serait au bord de la tutelle… puis vous annoncez pudiquement dans ce courrier que des « nuages s’amoncellent sur les finances communales »
Je veux ici, au sein de cette assemblée, pointer les approximations, les raccourcis et les contrevérités de votre argumentaire.
Vous dites que la commune subit le désengagement de l’Etat : c’est vrai. Celui-ci réduit de manière scandaleuse les dotations aux collectivités locales. Toutes les communes doivent faire face à cette situation. Il est malgré tout possible de gérer une commune sans dégrader brutalement les conditions de travail des employés les plus modestes, y compris dans un contexte national de désengagement de l’Etat. De nombreuses communes de l’agglomération toulousaine de taille comparable à Castanet le démontrent chaque jour. Mais rien ne vous oblige à accéder à toutes les nouvelles demandes de l'Etat, surtout si vous assumez votre opposition à la politique de Nicolas Sarkozy : vous pouviez obtenir 1 an de sursis pour la semaine de 4 jours à l'école et vous n'avez demandé aucune dérogation, vous pouvez encore refuser le traitement des passeports biométriques et vous affirmez qu'on vous les impose, etc. Nous avons parfois l'impression qu'au contraire vous faites du zèle.
Vous dites que la commune subit une situation économique nationale dégradée : c’est probable. Mais vous avez visiblement perdu tout sens de la mesure !
Vous évoquez un manque à gagner sur les droits de mutation de l’ordre de 50%, alors que l’association des Maires de France avance le chiffre de 5%. Une crise comme celle que vous décrivez, ce n’est pas Castanet en 2008, c’est la France de la Libération !
Autre argument : la hausse des taux d’intérêt. Vous aviez un mandat complet pour renégocier votre dette, et prendre des intérêts à taux fixes. Une hausse de 50 000 € comme vous l’affirmez suppose une augmentation de près de 13% des intérêts que paye la commune. Auriez vous eu l’inconscience de soumettre l’ensemble de la dette communale à un taux variable alors que tout Maire bon gestionnaire assure la moitié de sa dette communale à taux fixe ?
Mais dans la série « c’est pas moi, c’est les autres », nous atteignons l’apothéose avec les subventions des autres collectivités locales. Quelques exemples, comme celui du Conseil Général, directement mis en cause dans votre tract : aucune demande de subvention n’a été votée depuis plusieurs mois par le conseil municipal. Pourtant, notre flotte de véhicule a été renouvelée, des aménagements d’espaces verts ont été réalisés, sans que le Conseil Général soit sollicité alors qu’il intervient massivement en appui des communes. Nous pouvons également pointer les dossiers incomplets, les projets engagés puis sans cesse modifiés, et, paraît-il, même une subvention accordée et non réclamée … C’est votre négligence qui est en cause, pas le Département.
Que dire de l’évocation de la ligne à grande vitesse ? D’une part que ce n’est pas la commune qui est sollicitée pour une contribution financière, mais le Sicoval. D’autre part qu’il vous est toujours possible, si cet équipement vous parait inutile pour les Castanéens, de porter le refus de la commune au sein de la communauté d’agglomération …
Le groupe des élus de l’opposition « Castanet en Mouvement » dénonce la méthode que vous avez employée, faite d’intransigeance et de mépris envers des personnels municipaux qui ont à cœur de bien faire leur travail au service de tous les Castanéens.
Votre attitude est scandaleuse, parce qu’elle essaye d’opposer la population castanéenne à ses employés municipaux, en faisant croire que ceux-ci ne travaillent pas assez pour mériter leur salaire. Vous avez oublié de préciser que le salaire de 80% d’entre eux est inférieur à 1200€ par mois. Vous oubliez aussi de dire que tous les accords sur l’aménagement du temps de travail résultent des négociations menées au moment de l’adoption de la loi sur les 35h, comme dans toute entreprise et toute collectivité en France. Vous-mêmes, d’ailleurs, avez reconduit ces accords en 2004, et avez même accordé des avantages supplémentaires en les justifiant publiquement afin de maintenir sur la commune un personnel motivé et compétent.
M. Lafon, MM et Mmes les conseillers municipaux, si votre employeur vous répétait sans cesse que vous coûtez trop cher, s’il menaçait d’externaliser votre travail, ou de vous remplacer par des emplois précaires au cas ou vous montreriez ouvertement votre mécontentement, qu’en penseriez-vous ? Si, de plus, il ne vous permettait pas d’avoir les outils nécessaires pour accomplir votre travail sous prétexte que ça coûte trop cher, qu’en penseriez-vous ? Combien de fois les services techniques ne peuvent répondre aux demandes d’entretien des bâtiments communaux, parce que remplacer l’ampoule grillée, le pneu lisse ou le joint qui fuit est, parait-il, trop cher ?
Pour nous, défendre un service public de qualité, à Castanet comme ailleurs, c’est important. Cela veut dire, entre autres, permettre au personnel de travailler dans de bonnes conditions de travail et de sécurité. Cela veut dire aussi, M. le Maire, avoir un certain respect pour ce personnel, et c’est bien ce qui semble vous manquer dans la période actuelle.
La commune n’est pas une boutique, et on ne gère pas le personnel comme on gère des stocks. On n’est pas, dans une commune, dans la course à la productivité, dans la recherche frénétique du profit. Dans une commune, on cherche à mieux vivre ensemble, on respecte l’humain, le citoyen, et on veille à offrir à tous le meilleur service public possible. Ce service public, M. le Maire, c’est le personnel municipal qui le porte, qui le fait vivre au quotidien.
Vous avez aujourd'hui trouvé un accord avec les grévistes et accepté le compromis. Ces deux dernières semaines laisseront des traces. Il vous reste à tenter de restaurer la confiance et à tenir, enfin, vos engagements. Sinon, gare au doigt de grève ...
Rédigé par : C. Payan
Nous avons passé du temps, cette semaine, aux côtés des employés municipaux en grève, pour les écouter et comprendre ce qui se passait. Nous avons également entendu ce que disait le Maire et ses adjoints, même s'ils n'ont jamais souhaité nous associer à la réflexion ou nous informer directement de leur position.
Notre réaction, collective, est résumée dans le communiqué que nous avons fait paraître dans La Dépêche de samedi matin :
M. Lafon veut faire un exemple, et prend le gouvernement pour modèle
Comme le 16 septembre, une large majorité des employés municipaux de Castanet-Tolosan étaient en grève reconductible cette semaine à partir du mardi 23 septembre.
Cette situation regrettable résulte de la décision prise unilatéralement par le Maire, sans aucune concertation, d’augmenter le temps de travail annuel et de mettre fin aux jours de RTT négociés dans le cadre d’un accord, et ceci sans aucune compensation financière.
Le groupe des élus de l’opposition « Castanet en Mouvement » dénonce la méthode employée par le Maire, faite d’intransigeance et de mépris envers des personnels municipaux qui ont à cœur de bien faire leur travail au service de tous les Castanéens.
Il est possible de gérer une commune sans dégrader brutalement les conditions de travail des employés les plus modestes, y compris dans un contexte national de désengagement de l’Etat. De nombreuses communes de l’agglomération toulousaine de taille comparable à Castanet le démontrent chaque jour.
Nous demandons à M. Le Maire de réunir d’urgence le Conseil Municipal afin d’informer l’ensemble des Conseillers municipaux. M. Lafon ne doit pas avoir peur de provoquer le débat, même contradictoire, au sein de l’assemblée démocratique de notre commune.
Nous assurons les employés municipaux de notre soutien dans leur lutte pour le respect des engagements passés et l’exigence de véritables négociations,
Le Groupe « Castanet en Mouvement »
Cécile Payan - Xavier Normand - André Pennavaire - Yvette Lesoin - Sylvie Bories - Marie-Régine Bardoux - Jean-Marc Huyghe - Dominique de la Lande
Les grévistes nous informent régulièrement à travers leur blog : http://municipaux31320.skyrock.com/.
Le Maire a tenu à informer les Castanéens dans une belle lettre, sur papier à en-tête et sous enveloppe cachetée, belle opération qui a dû coûter cher à la commune, histoire de montrer que pour lui le temps des "tracts" est terminé…
Avec tout cela en main, voici des réflexions plus personnelles.
La discussion porte en apparence sur les 1607 heures de travail annuelles, mais les syndicats ont fait savoir qu'ils étaient prêts à travailler 1607 heures… alors où est le problème ? simplement du côté des rémunérations et autour d'un principe simple que le candidat N. Sarkozy avait retourné le temps d'une campagne : "quand on travaille plus, on doit être payé plus".
L'argument tombe dans le courrier du Maire : "les agents travaillent 1557 heures par an et sont payés pour 1600". Allons jusqu'au bout du raisonnement, cela signifie que la Mairie leur faisait un cadeau, régulièrement, depuis des années, cadeau qui a même été "officialisé" par le Maire dans son courrier du 15 mars 2004 qui a été utilement reproduit au dos du tract des grévistes le 21 septembre 2008. Soyons sérieux, un cadeau qui dure depuis des années et s'applique à tous et en toute transparence de gestion, cela s'appelle un salaire !
Pour des salariés du privé (dont je fais partie depuis 18 ans), parfois assimilés à des forçats privés de droits sociaux, il serait facile de plaider devant les Prud'hommes et de gagner face à un employeur aussi indélicat que la Mairie de Castanet-Tolosan en septembre 2008 !
Ainsi, ce qu'on appelle un "avantage acquis" pour lequel beaucoup de salariés se battent, c'est ni plus ni moins une clause contractuelle dans la relation avec leur employeur, que celui-ci soit public ou privé. Cela ne signifie pas pour autant que le bénéficiaire soit tellement "avantagé"…
Revenons donc au fond de l'affaire : le Maire veut remettre en cause un élément majeur du contrat qui lie la municipalité et ses employés, il le fait de façon brutale et sans concertation préalable avec les représentants du personnel ou les conseillers municipaux et justifie cette brutalité par l'état des finances de la commune. Cela pose deux questions : où en sont réellement les finances ? La méthode employée est-elle la bonne face à la situation réelle ?
Sur l'état des finances, nous savons qu'il n'est pas bon, avec une "capacité d'autofinancement" négative (le coût du fonctionnement est supérieur aux recettes courantes, ce
qui ne permet aucun investissement et creuse la dette) depuis plusieurs années, et pourtant… la communication d'A. Lafon sur le sujet est tout sauf claire :
Que penser de tout cela ?
1- qu'une bonne gestion des finances publiques est essentielle pour mener un projet politique dans la durée, et que l'improvisation permanente nous emmène dans le mur ; nous l'avons déjà dit durant la campagne et nous continuerons à le dire !
2- que les orientations de la municipalité ne sont toujours pas claires et que ce ne sont pas quelques économies sur le salaire des employés les plus modestes, qui seront "toujours ça de pris", qui résoudront le problème durablement ; nous demandons d'ailleurs un vrai débat sur ce thème.
3- que la situation actuelle ne justifie pas cette forme "d'état d'urgence" qui interdirait toute concertation.
Parlons de la méthode. Deux constats sont clairs :
1- toutes les collectivités de la taille de Castanet connaissent les mêmes conditions (désengagement de l'Etat, prix des matières premières, etc.) ;
2- de nombreux Maires de communes voisines et comparables à Castanet (Ramonville, St-Orens, Escalquens, …) sont venus soutenir les grévistes, alors qu'ils ont aussi des services à gérer, des employés à payer, des budgets à équilibrer, des syndicats avec qui discuter, des CTP à réunir…
Vous en connaissez beaucoup, des patrons d'entreprises qui viennent soutenir les salariés en grève à l'usine voisine ? Cela veut simplement dire qu'il y a plusieurs méthodes pour faire face à une réalité donnée :
Pour finir, il y a un point que je voudrais souligner à la lecture de l'interview d'A. Lafon dans La Dépêche d'hier et qui me semble relever d'un positionnement clairement
idéologique. Je passe sur le fait que "la grève donne des idées pour supprimer quelques postes dans la collectivité", apparemment ces idées n'avaient pas attendu la grève, mais la suite
est plus grave : "le cours (coût ?) horaire est trop élevé et non-concurrentiel". C'est un argument couramment utilisé dans le privé pour externaliser,
voire délocaliser, une part croissante de l'activité. Dans de nombreux cas, cela permet de faire réaliser le travail par des salariés qui ont (encore) moins de droits. Dans le cas des services
municipaux, cela peut déboucher sur des emplois précaires, à temps partiel, tenus pourquoi pas par des titulaires du RSA ; cela permettra bien entendu de faire des économies budgétaires, mais à
quel prix pour la société ? A. Lafon veut-il augmenter le niveau de précarité dans notre collectivité avant même d'avoir considéré d'autres pistes de travail ? C'est un point que j'aimerais bien
débattre avec lui s'il était prêt à débattre…
Alors aujourd'hui, tout bien pensé, sans que cela relève d'un calcul ou d'un positionnement de principe, je me sens pleinement solidaire des employés municipaux de Castanet
dans leur lutte pour le respect des engagements passés et l’exigence de véritables négociations.
Rédigé par : X. Normand
Une large majorité des employés municipaux étaient en grève hier et un préavis est déposé pour une nouvelle grève reconductible dans les prochains jours. Ils viennent en effet d’apprendre que le maire avait décidé, sans jamais consulter les représentants du personnel, d’augmenter leur temps de travail annuel et de mettre fin aux jours de RTT négociés dans le cadre d’un accord, et ceci bien entendu sans aucune compensation financière. Il souhaite également à terme diminuer les effectifs en réorganisant les services.
Pour avoir été des leurs et les avoir côtoyés pendant près de 10 ans, je sais combien les personnels municipaux ont à cœur de bien faire leur travail, quels que soient les élus en place, car, partageant leur quotidien avec celui des Castanéens, ils mesurent en direct l’efficacité de leur action. Ici comme dans toutes les petites et moyennes communes, la notion de service public prend tout son sens. La plupart des salaires sont modestes, le contact permanent avec la population est exigeant, mais la conscience de contribuer au bon fonctionnement de la cité est une réalité valorisante pour beaucoup.
Le préambule est un peu long mais il dresse le contexte local de ma mauvaise humeur.
Au niveau national, Nicolas Sarkozy « réforme » à tour de bras, sans effort de concertation, dans la précipitation et l’accumulation pour limiter les capacités de réaction, toujours dans le même sens et toujours contre les mêmes : il s’agit de pointer du doigt ceux qui profiteraient du système, les malades, les chômeurs, les fonctionnaires, les sans papier, et j’en passe… au préalable, les cadeaux fiscaux ont été faits aux plus riches et aujourd’hui les « caisses sont vides », la populasse doit donc faire des efforts !:
Pendant la récente campagne municipale, quand nous disions que Monsieur Lafon était un homme de droite, adepte d’un fonctionnement digne de Sarkozy, certains disaient que nous exagérions. L’attitude actuelle du maire de Castanet nous donne hélas raison.
Alors que Monsieur Lafon dirige la commune depuis plus de 7 ans, il découvre tout à coup un rapport de la cour régionale des comptes datant de fin 2007 lui recommandant l’augmentation du nombre d’heures de travail pour les employés municipaux. Et c’est ainsi qu’il déclare (18 mois plus tard !) que la masse salariale communale est trop importante, alors qu’il a largement contribué à son augmentation ces dernières années. Il laisse entendre également que notre commune serait désormais à deux doigts de la mise sous tutelle ! Sous couvert de la loi qui exigerait un nombre minimum d’heures de travail par an, il dénonce aujourd’hui unilatéralement des acquis salariaux qui ne sont pas la cause des difficultés financières de notre commune. Il me fait penser à ces dirigeants de multinationales qui licencient leurs salariés pour compenser leurs erreurs de gestion. A quand le parachute doré pour Monsieur Lafon ?
Plusieurs d’entre nous étaient présents hier pour soutenir les employés qui manifestaient dans Castanet. Cécile Payan a également assisté à la réunion qui s’est tenue avec Monsieur Lafon et les représentants du personnel, ce qui lui a permis d’interpeller le maire et de le placer face à ses contradictions.
Le maire et sa majorité comptent faire adopter ces scandaleuses remises en cause des droits
des salariés lors du prochain conseil municipal. Est-il utile de préciser que notre groupe s’y opposera ? D’ici là, nous espérons que la mobilisation en cours portera ses fruits et que les
Castanéens seront nombreux à soutenir les employés municipaux et le respect qui leur est dû.
Rédigé par : S. Bories
Le regroupement annoncé du Collectif SDF de Toulouse (voir dépêche de jeudi 11 septembre) sur le parvis de la mairie a bien eu lieu mais aucune avancée bien définie n'a été établie. La cause due a l'absence du maire Arnaud Lafon qui n'a pas tenu a les recevoir laissant le soin à son chef de cabinet, Alain Combres et son adjointe chargée du logement, Denise Albin ainsi que Céline Messina directrice du CCAS de se charger de l'affaire. Pour le collectif SDF, il n'y avait pas d'autres alternatives que de parler au Maire. « C'est lui que l'on veut voir, c'est lui qui, personnellement, a fait des engagements. Des promesses non tenues amenant aujourd'hui cette situation pour les trois SDF de Castanet. (Voir plus bas). Ils ont respecté, en grande partie les propositions du maire(chercher du travail, se rapprocher des services pour acquérir un logement, …) mais voilà, coté municipal, il n'y a eu aucune suite. » Souligne Jean Marc Le-gagneux du Collectif SDF regrettant que toutes ces belles paroles se soient envolées avec le temps. Mais avec des concessions faites de part et d'autre, cinq personnes se sont rendues à l'invitation du chef du cabinet. La discussion a tourné cours, les deux parties ne parlaient pas le même langage aucun terrain d'entente n'a été trouvé. D'un coté, on a présenté tout le mécanisme du système social et de l'autre on a campé sur les positions. « Le maire nous a promis des choses, on veut le rencontrer. » Devant le refus, les « manifestants » ont quitté la salle rejoignant sur le parvis les collègues et l'opposition castanéenne mené par son chef de file Cécile Payan, conseillère municipale. « C'est une situation inacceptable. Ou sont les promesses faites lors de la campagne ? Il faut savoir prendre ses responsabilités et être clair au départ.»
Pour Alain Combres, le dossier suit son cours. « Le maire a donné des instructions bien précises, les demandes sont en cours auprès des services concernés. Nous avons une liste d'attente de 70 personnes en quête d'un logement en 2008, dont certaines dans la même situation. Ou est la priorité ? » Regrettant le dialogue rompu, le chef du cabinet n'a pas voulu parler de l'assignation en référé en court, affirmant que c'est une affaire privée.
La montagne a accouché d'une souris, l'affaire est loin d'être terminée, l'avenir de ces SDF restent à définir.
Depuis octobre 2007, le bâtiment proche de la salle de la ritournelle fait office de squat de la part d'Eric, Pascal et Paul. Ils étaient quatre au départ, un des compagnons a vécu un extraordinaire conte de fée (voir dépêche du 09 août). Bénéficiant du puits tout proche mais sans électricité, le trio a aménage cet « espace ». Au courant des engagements municipaux, la propriétaire a attendu patiemment mais aujourd'hui la vente de cet espace change la donne. Une assignation en référé est en cours, nos trois squatteurs sont invités à se présenter à l'audience le 19 septembre. Une somme de 2000€ est demandée et 100€ par jour de retard à compter de l'ordonnance à venir. Eric, 20 ans, a depuis peu un emploi, Paul, 23 ans, est en quête d'en trouver un et Pascal, 42 ans, est Rmiste. Leur présence a Castanet passe pratiquement inaperçue et seulement une fois les gendarmes sont intervenus. « Au début je faisais la manche, le maire me l'a interdit sachant qu'il y en a d'autres sur la commune. Aujourd'hui, j'ai un emploi, je ne demande qu'un logement. »
La route menée par leur compagnon Christophe est montrée en exemple, elle mérite d'être suivie.
Le maire Arnaud Lafon tient à préciser :« Je n'ai plus de temps à leur consacrer personnellement, Ils ont été reçus à maintes reprises par nos services. Leur dossier sera traité en priorité mais la difficulté est la présence d'un chien classé en catégorie 2. Soit on veut vivre en marge de la société, soit on se plie à certaines règles. »
Nombreux points à l’ordre du jour en cette veille de vacances…
Refonte des horaires et du trajet de la navette municipale
Je m’attarderai surtout sur ce point car il me semble assez symptomatique de du comportement des élus de la majorité.
Les objectifs affichés pour cette refonte des horaires et du trajet de la navette municipale sont logiques et consensuels : desservir de nouveaux quartiers et zones non encore desservies, créer des connections avec les « nouvelles » lignes 62 et 81, augmenter les fréquences.
Jusque là pas de problème, il était temps en effet de revoir le trajet et les horaires de cette navette (mise en place par l’ancienne municipalité de gauche) qui est pour l’instant et depuis longtemps sous-utilisée (environ 50 personnes transportées par jour). Elle pourrait pourtant être d’une réelle utilité pour de nombreux Castanéens et réduire les déplacements automobiles sur notre commune.
M. Siebenbour, Conseiller Municipal en charge du dossier, nous présente alors le nouveau trajet proposé, qui passe de 8 à 18 km pour une durée de rotation de 45 minutes (au lieu de 28), ce qui aboutira à 10 tournées par jour à la place de 15, mais permet notamment la desserte de la zone de Vic, du quartier de Rabaudy et des coteaux de Castanet par le chemin du Moulin. On peut regretter que la piscine ne soit pas desservie et que l’allongement du trajet diminue la fréquence, mais l’essentiel n’est pas là. A ma grande surprise, lorsque j’ai posé la question de la méthode utilisée pour réorganiser ce trajet, il m’a été répondu qu’un groupe de travail d’élus (de la majorité évidemment… l’opposition n’aurait-elle pas pu être invitée ?) s’était réuni en juin avec le chauffeur de la navette qui s’apprête à prendre sa retraite (j’en profite pour lui souhaiter plein de bonnes choses). Des élus, le chauffeur… bien sûr, mais quid des Castanéens ? Visiblement personne n’y avait pensé. On m’a répondu qu’il fallait faire vite : ce sujet n’aurait-il pas pu être lancé durant les 7 dernières années ? A ma proposition de consulter les habitants, il m’a été répondu texto que c’était trop compliqué car quand on interroge les gens, on est souvent « obligé de dire non et cela crée des frustrations »… Vous êtes donc prévenus, pour ne pas vous frustrer, cette municipalité a décidé de ne rien vous demander ! Nous n’avons décidément pas la même conception du rôle des élus : ils me semblent devoir proposer des solutions, certes, mais en fonction d’un bilan et d’attentes réelles (et non supposées) de la population, surtout sur un sujet aussi pratique que le trajet d’un bus.
Pour être constructive, j’ai demandé s’ils avaient au moins pensé à consulter les associations et les parents d’élèves, mais non, ça ne les avait pas effleuré… Je me souviens d’un M. Siebenbour président d’association qui aurait crié au scandale il y a quelques années si la mairie avait traité son association de la sorte. Mais les temps changent…
J’ai donc proposé que la municipalité soit particulièrement attentive aux trajets des activités du mercredi : un développement de l’utilisation de la navette permettrait en effet ce jour là d’éviter de nombreux aller-retour en voiture, avec en prime, plus d’autonomie pour les enfants et un peu de liberté gagnée pour les parents ! Personne n’y avait non plus pensé et je ne suis pas sûre que cette suggestion sera prise en compte car manifestement, tout était bouclé.
J’ai alors souhaité que soient mis en place à l’avenir des moyens d’évaluation via un questionnaire de satisfaction qui serait distribué aux usagers… affaire à suivre.
Devenir de l’actuelle Gendarmerie
D’ici 2 ans environ, les bâtiments de l’actuelle gendarmerie seront vacants pour cause de déménagement. Le choix de la municipalité est de vendre la parcelle (3141 m2) et de lancer un appel à projet pour 2000 m2 de SHON en R+2 auprès des promoteurs privés. J’ai posé la question d’une opération SEMIVALHE, mais ce n’est pas ce choix qui a été fait. Zut ! j’ai oublié de demander si on allait y voir pousser une nouvelle résidence fermée…
Cimetière
Encore un projet qui traîne dans les cartons depuis belle lurette ! Mais ça y est, il semblerait que le projet d’extension du cimetière soit lancé prochainement à proximité de l’actuel… reste quand même à en informer les propriétaires des terrains concernés qui n’ont, depuis des années, aucune information à ce sujet de la part de la municipalité alors que leurs terrains ont été rendus inconstructibles.
Opération Cabrita en centre ville
Lancée en pleine campagne municipale sur des terrains où d’autres candidats avaient des projets en terme de services publics (îlot Taillan), l’opération Cabrita connaît quelques problèmes d’aboutissement : manque de places de parking, avis réservé de l’architecte des bâtiments de France, logements sociaux qui ne conviennent pas à l’opérateur… Etait-il bien utile de se précipiter et de dilapider ainsi le patrimoine communal pour en arriver là aujourd’hui ? Quant aux riverains, ils peuvent toujours attendre pour avoir la moindre info : aujourd’hui, la municipalité n’a rien de concret à proposer. Et pour ce qui est de leur avis, je crois que c’est trop tard !
Surtaxe foncière
Il s’agit d’une disposition qui permet de surtaxer certains terrains non bâtis afin d’inciter les propriétaires à les vendre où à y réaliser des logements. Pas de problème sur ce point, vu la pression foncière actuelle, ce type de disposition de la loi SRU est un moyen parmi d’autres d’éviter la spéculation et de limiter la montée des prix.
Questions diverses
J’en ai posé plein ! Je crois que ça a un peu agacé, mais bon…
- Pistes cyclables : Pourrait-on disposer d’un plan des pistes cyclables de Castanet ? Ce document n’existe pas, apparemment, ils seraient en train de l’élaborer. Une augmentation farfelue et spectaculaire de ces pistes avait pourtant été annoncée par le Maire il y a quelques mois… comme quoi les chiffres disent ce qu’on leur demande de dire, surtout quand ils ne reposent sur rien…
- Bassin d’orage Rabaudy : encore un vieux dossier non abouti, mais il paraît que ça avance ! La demande d’autorisation d’aménager a été déposée auprès des services de l’Etat. Une enquête publique sera ensuite lancée et l’objectif de réalisation des travaux est prévu pour l’été 2009. Sachez que l’avant projet est consultable en mairie.
- Maison de retraite médicalisée : l’emplacement est réservé mais le projet semble être au point mort, on m’a conseillé de consulter l’élu référent…
- Recours Magrini : alors que le Maire, comme à son habitude, avait annoncé en conseil municipal que l’opposition pouvait consulter de plein droit le texte du recours de M. Magrini et les arguments de défense de la Commune, tout à coup, on m’informe que la Commission Administrative de Consultation des Documents Administratifs a été saisie pour vérifier que j’avais bien le droit de consulter ces documents. En attendant, je n’ai toujours rien vu et j’attends les prochaines promesses !
Rédigé par S. Bories